samedi 26 octobre 2013

Allo quoi, t'as pas de rideaux !


      Je ne sais plus si je vous l'ai déjà dit : cela fait un peu plus d'un mois, que j'ai posé mes valises dans mon Home Sweet Home. J'en suis ravie. Quittant une maison pour un 50 m², j'ai du ré-apprendre la vie en immeuble : interdit de crier, de trainer des pieds, de faire tomber le plus petit objet ou de tirer la chasse d'eau à 2h du mat ! Je m'y suis faite. La seule chose à laquelle je ne me fais vraiment pas : la vue sur la salle de bain de mes voisins de l'immeuble d'en face.

      Imaginez-vous : depuis votre cuisine, alors que vous êtes en train de préparer votre déjeuner, vous avez vu sur le voisin. J'en vois que certaines ont déjà le petit rictus en coin. J'avoue qu'il pourrait y avoir pire. Ce n'est tout de même pas Georges (what else ?). Il est plus proche de André Agassi dans sa période crâne rasé. Et oui, mon voisin a la tête dégarnie, mais volontairement. En effet, j'assiste fréquemment au rasage intégral de son cuir chevelu.
Ce matin, c'est madame qui s'est lancé dans l'épilation des aisselles. Hélas, la crème dépilatoire sur les aisselles, ça fait tout de suite beaucoup moins rêver. J'aurais dit ce matin que la voisine était blonde...et là, quelle fut ma surprise en me rendant dans ma cuisine, elle est devenue rouge des cheveux ! Je vous assure. 
     Franchement, ne croyez vous pas que l'un d'entre eux se serait rendu compte que l'appartement d'en face était habité ?! Un petit tour chez Leroy Merlin pour acheter un rideau ou un store..et hop l'affaire est dans le sac. Non, ils préfèrent exhibition...et moi le voyeurisme ! 

       Du coup, j'ai pris pour habitude de toujours m'habiller chez moi, de ne pas allumer la lumière de la cuisine quand je suis en tenue trop légère... Je suis devenue parano à mon tour quand je suis dans la salle de bain. La différence de ma fenêtre et de la leur, c'est que la mienne est granitée. Je ne joue qu'aux ombres chinoises au pire quand je me douche ! Prudence, il y a tout de même une avenue passante sous ma fenêtre ! Mais je n'ai toujours pas assisté à d'accident, quelle déception (je rigole).

         Ça me fait penser que la lumière est allumée et qu'il fait nuit dehors...oups ! j'éteins !

dimanche 13 octobre 2013

Faites des gosses


A 30 ans, moi, je réalisais enfin un vœu qui m'était cher depuis si longtemps : devenir maman.

La bataille avait été longue, difficile. Elle avait débuté alors que j'avais 25 ans. Je me sentais prête à franchir le grand pas. Après le mariage à 24 ans, après tout, j'étais dans le bon chemin pour celui de la maternité. Oui, mais les bébés, cela se fait à deux et là, mon Jules, lui, n'était pas, mais pas du tout prêt. Sa réponse : quand j'aurai 30 ans ! Tu parles d'une plaidoirie. Où est l'argument, là dedans ? Que se passerait-t-il donc le jour de ses 30 ans ? Ses spermatozoïdes auraient enfin compris leur but ultime, seraient-ils plus nombreux, suffisamment entraînés (ça, je n'en doutais pas)  pour attaquer mon ovule ?

Bref, j'ai dû mettre mes ovules en stand-by, au chômage technique, le temps que monsieur atteigne la trentaine.

En 2006, j'ai eu le feu vert ! Ses 30 ans étaient largement révolus...tout comme mes ovaires! Hors service, ils étaient devenus. Traitement, prière et tout le toutim, voilà ce dont j'ai hérité pendant trois ans pour, un jour, taper des deux poings sur le bureau du gynéco pour exiger de passer à la vitesse supérieure, mes 30 ans pointant leur nez. Vitesse supérieure ? La FIV. Mon corps a alors été mis à rude épreuve. Mon ventre est devenu une coccinelle, comme me disait mon infirmière : tous les jours, il était criblé d'un nouveau petit trou, dû à la piqûre de stimulation. Le verdict est tombé en décembre 2009 : Félicitations, il y en avait deux.

Vous voulez vraiment savoir ce qu'a lâché spontanément monsieur à cette heureuse annonce?

"Et merde".

...

Tout était dit. J'allais porter deux fœtus dans mon ventre et pour l'instant, leur géniteur n'était toujours pas prêt. Je vais faire court : l'aventure grossesse a duré 8 mois, 9 kg de pris, 21 jours d'hospitalisation, pour que, le 13 août, naissent deux princesses en excellente santé.

Aujourd'hui, elles ont 3 ans et 2 mois. Quand je reviens sur ce désir de maternité qui me hantait, voilà déjà plus de neuf ans, je me demande quelle mouche m'a alors piquée. Je suis devenue une mère à l'opposé de ce dont j'avais rêvé : douce, patiente, aimante, calme... loin de cette mère acariâtre, impatiente, hurlante...Je passe les qualificatifs que mes filles pourront un jour employer pour me décrire. Chaque jour, je me confronte à deux petits êtres qui me font payer la séparation de leur papa et leur maman.

Cela a commencé par l'inventaire détaillé de ce que j'avais pris de la maison de leur papa pour meubler mon appartement : papa n'a plus de TV, c'est toi qui a la machine à laver, papa ne trouve plus les ciseaux... Après, ce sont des hurlements de "je veux papa" qui ont pris la relève. Un soir, saoulée, dépassée par ce comportement, j'ai même proposé à monstre 1 de rentrer chez son père par ses propres moyens. Sa réponse a été sans appel : "je ne sais pas conduire la voiture".

Mes paroles ont, ces derniers temps, bien dépassé ma pensée. Je les aime tant, ces petites monstres, mais pourquoi, pourquoi faut-il passer par ces étapes "normales" du développement de l'enfant ? ! Car le comportement excessif d'une mère au bout du rouleau, lui, n'est jamais considéré comme normal mais bien comme un manque de maîtrise de soi. Merci les psys ! A la veille de mes 35 ans, je me sens une mère célibataire proche de la dépression (si je n'y suis pas déjà),, adepte du Kleenex et mascara qui coule. Je n'ai pas honte de faire une crise dans la rue après ma gamine qui vient de courir imprudemment sur le trottoir. J'assume de crier ou de mettre une fessée quand elles ont été désobéissantes ou se mettent en danger. Par contre, je n'assume pas la mère que je suis devenue : exigeante, hurlante, dépassée.

Et pourtant, le chemin est encore long dans leur éducation. Que vais-je devenir ?

NB : Le géniteur a été très distant durant les 8 mois de grossesse : aucune main sur mon ventre. Son travail l'a éloigné de nous la moitié de la semaine, pendant six mois, alors que les petites avaient 6 mois. Il est venu peu à peu à jouer son rôle de papa, un rôle devenu très fort, maintenant que nous sommes séparés.